Le point de départ de ma série « 7ème continent » a été cet amer constat : notre société consomme bien au-delà de ses réels besoins. Nous produisons des objets qui ne servent parfois que quelques minutes et qui, au mieux, se retrouvent à la poubelle, au pire, jonchent le sol et finissent très souvent dans les océans, devenant ainsi la nouvelle nourriture des animaux marins. Ce constat m’a profondément déprimé, me laissant ressentir de l’impuissance face à cette catastrophe.
C’est alors que j’ai entrepris une série de peintures qui traitent de ce sujet, à la manière d’un exutoire.
J’ai nommé ma série « 7ème continent » en référence à l’immense plaque de déchets flottant dans le nord de l’océan Pacifique, qui s’étend sur une surface aussi grande que trois fois la France. Cette plaque est principalement composée de microplastiques et de particules de débris plastiques. En raison de sa taille considérable, elle est considérée comme un véritable « continent » de pollution.
En nommant ma série ainsi, j’ai voulu attirer l’attention sur l’ampleur de la pollution plastique dans les océans, un fléau qui menace la survie de nombreuses espèces marines et qui a un impact dévastateur sur les écosystèmes marins. En outre, les microplastiques, de petites particules de plastique qui se forment à partir de la dégradation de déchets plus grands, contaminent la chaîne alimentaire et peuvent avoir des effets néfastes sur la santé humaine.
La série a débuté avec une œuvre dédiée à Polochon, le fidèle compagnon d’Ariel la petite sirène. Puis j’ai peins Gary, l’animal de compagnie de Bob l’éponge, ainsi que de nombreux autres tableaux représentant différents animaux marins.
Cependant, j’ai rapidement été confronté à une contradiction de taille : ces peintures étaient réalisées à l’acrylique, un dérivé du pétrole. D’un côté, je cherchais à dénoncer un problème, mais de l’autre, je contribuais à son amplification.
Il était donc crucial pour moi de trouver des solutions pour être en accord avec les valeurs que je souhaitais transmettre à travers mon travail.
Polochon
Acrylique sur toile
100×100 cm
2018
Gary
Acrylique sur toile
195×195 cm
2019
Némo
Aquarelle sur papier
21×29,7 cm
2018
Marlène la baleine
Acrylique sur toile
100×50 cm
2019
J’ai rapidement découvert de nombreuses alternatives à l’acrylique. Parmi les premières recettes que j’ai testées, il y avait la tempéra à l’œuf, la peinture à base de farine, ainsi que l’aquarelle faite maison. Après m’être familiarisé avec ces nouvelles techniques, je les ai adoptées dans mon travail.
Pour mes pigments, j’utilise bien sûr des ocres, mais afin de réduire encore plus mon impact environnemental, j’extrais aussi des pigments à partir de végétaux. Mon objectif est d’éliminer complètement les pigments chimiques de ma pratique.
Aujourd’hui, j’utilise presque exclusivement des peintures que j’ai fabriquées moi-même, et je continue d’explorer de nouvelles recettes tout en améliorant celles que j’utilise déjà au quotidien.
The Holy Virgin
Tempéra à l’œuf sur papier
29x42cm
2021
AQUAMAN
Tempéra à l’œuf sur bois
100×100 cm
2021
Ma série « Septième continent » est en constante évolution. Puisque les microplastiques n’envahissent pas seulement les espèces aquatiques mais également les organismes des espèces terrestres, j’ai décidé d’élargir mon champ de représentation. Désormais, je ne me limite plus à dessiner seulement des animaux marins, mais j’inclus aussi toutes sortes d’êtres vivants dans mes œuvres.
La dame à la licorne
Peinture tempéra sur bois
100×100 cm
2021
Marinette la chouette
Peinture à la farine sur mur
2021
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