Le bleu

Quelles sont les principales sources naturelles de pigments bleus pour la peinture ?

Dans la nature, il existe plusieurs sources de bleu qui ont été historiquement utilisées pour la fabrication de pigments pour la peinture. Voici quelques-unes des principales :

Minéraux :

  • Lapis-lazuli : Ce minéral semi-précieux est la source du pigment connu sous le nom de bleu outremer. Utilisé depuis l’Antiquité, ce pigment était extrêmement précieux et souvent réservé aux œuvres d’art les plus importantes.
  • Azurite : Un minéral de carbonate de cuivre qui produit un pigment bleu intense. Il a été utilisé depuis l’époque médiévale jusqu’à l’époque de la Renaissance.
  • Vivianite : Un phosphate de fer hydraté qui produit un pigment bleu, bien que moins utilisé que le lapis-lazuli ou l’azurite.
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Substances organiques :

  • Indigo : Un pigment bleu profond obtenu à partir des feuilles de l’indigotier (Indigofera tinctoria). Utilisé depuis des millénaires, l’indigo a été employé non seulement pour la teinture des textiles mais aussi dans certaines applications artistiques.
  • Pastel des teinturiers (Isatis Tinctoria): Un peu comme l’indigo, le pigment de pastel est extrait des feuilles de la plante. Principalement utilisé en Europe jusqu’au XVIe siècle, il a progressivement été remplacé par l’indigo, venu des Indes. Son histoire est assez particulière ; d’ailleurs, j’en ai fait un carnet de voyage retraçant l’histoire de cette plante en pays de Cocagne.

 

Pigments transformés d’origine naturelle :

  • Bleu Maya : Un pigment utilisé par les civilisations mésoaméricaines, composé d’indigo et d’argile palygorskite. Ce pigment est connu pour sa durabilité exceptionnelle.

Sources végétales :

  • Bleuet (Centaurea cyanus) : Bien que moins couramment utilisé pour la fabrication de pigments pour la peinture, le bleuet a été historiquement employé pour la teinture de textiles et pour des usages décoratifs.

Pigments créés à partir de minéraux naturels :

  • Smalt : Un verre potassique contenant du cobalt, broyé en une fine poudre pour créer un pigment bleu. Utilisé principalement à partir de la Renaissance.
  • Bleu céruléum : Un pigment à base de stannate de cobalt, découvert au 19ème siècle, mais il est basé sur des éléments naturels présents dans la nature.
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Comment extraire les pgments de l'indigo

Obtenir des pigments bleus à partir de la plante d'indigo

Qu'est-ce que l'indigo ?

Le nom “indigo” fait référence à une substance organique qui est extraite des plantes à indigo et qui, après diverses manipulations chimiques, permet d’obtenir ce fameux bleu “indigo”.

Les plantes à indigo ne possèdent pas naturellement de colorant ou pigment bleu à proprement parler, mais des précurseurs nommés indican ou isatan B et isantan B. Une fois ces précurseurs obtenus, il faut les transformer pour obtenir le fameux pigment.

Il existe environ une centaine d’arbustes et de plantes à indigo, mais seulement une dizaine sont réellement utiles pour en extraire les pigments.

L'indigo dans l'histoire

Avant que les chimistes, notamment ceux du 19ᵉ siècle, ne s’emparent de la fabrication du bleu, cette couleur était rare à l’état naturel. Bien que des pigments minéraux comme le lapis-lazuli fussent déjà connus, leur obtention était difficile et ils étaient principalement localisés dans quelques régions restreintes de la planète, principalement en Afghanistan, ce qui en faisait un pigment rare et extrêmement cher. C’est donc principalement grâce à la maîtrise de l’extraction des colorants issus des plantes à indigo que l’on a pu obtenir cette couleur.

Les premières traces retrouvées de la culture de l’indigo remontent à environ 4 000 ans avant notre ère en Inde. Les Mésopotamiens et les Égyptiens de l’Égypte ancienne maîtrisaient aussi la culture de cette plante, puisque des traces ont été découvertes datant d’environ 2 500 ans avant J.-C. La première apparition de l’indigo dans un ouvrage date de 77 après J.C. dans le livre “De materia medica” écrit par le médecin, pharmacologue et botaniste grec Dioscoride. Les Mayas, de l’Amérique précolombienne, utilisaient l’indigo en le mélangeant à de l’argile pour obtenir un bleu proche du bleu primaire, appelé “bleu maya”.

En Europe, c’est une autre plante à indigo qui a fait la fortune de nombreux commerçants, notamment à Toulouse et dans ses alentours : l’Isatis Tinctoria, plus connue sous le nom de Pastel des teinturiers. Au départ, cette plante n’était pas classée dans la famille des indigos, mais des recherches ont prouvé que ses composants sont les mêmes que ceux présents dans les autres plantes de cette famille.

À leur arrivée en Asie au XVIe siècle, les Portugais découvrent que l’indigo est aussi présent et qu’il est vendu sur les marchés sous forme de poudre.

Les particularités des pigments d'indigo:

  • Pour obtenir les pigments des plantes à indigo, il faut d’abord extraire ce que l’on appelle les précurseurs. Ce n’est qu’ensuite, après quelques manipulations, que l’on obtient les précieux pigments.
  • L’alun n’est pas nécessaire pour transformer le colorant en pigment contrairement à la gaude ou à la garance par exemple.
  • Les pigments obtenus sont particulièrement résistants aux rayons UV et aux autres intempéries extérieures.
como extraer pigmentos de las plantas tintóreas
Cuve d'indigo

Les principales plantes à indigo:

Parmi la dizaine de plantes/arbustes pouvant être utilisées pour extraire le pigment d’indigo, trois se distinguent particulièrement :

indigofera tinctoria

Indigofera tinctoria

Sans aucun doute la plus célèbre des plantes à indigo, elle est également appelée l'indigo des teinturiers. Originaire d'Inde, elle est réputée pour être celle qui produit la plus grande quantité d'indigo.

Isatis tinctoria

Isatis tinctoria

Connue sous le nom de Pastel des teinturiers, cette plante a fait la fortune de certains marchands du Lauragais. Sa couleur était exportée à travers l'Europe avant l'importation massive de l'indigo des Indes et des Amériques.

Persicaria tinctoria

Persicaria tinctoria

Aussi appelée la renouée des teinturiers, elle est originaire d'Asie orientale. Cette plante s'est très bien acclimatée au climat plus rude de l'Europe, contrairement à sa sœur l'indigofera tinctoria.

La recette

Minimum: 1h30

Facile

Bon marché

  • 200 g de poudre de feuilles d’indigo
  • 60 g de blanc de meudon ou de cristaux de soude.
  • Du fiel de bœuf liquide (optionnel)
  • De l’acide citrique.
cutter
1 cutter
Mixeur
1 mixeur
plaque-polystirene
1 plaque de polystirène

Plus grande que l'ouverture du récipient !

Filtre Tissu
1 filtre en tissus
crayon
1 crayon
Spatule
1 spatule en inox ou en plastique

Éviter le fer et les outils oxidés.

saladier
2 récipients

Minimum 3 Litres

filtre à café
Filtres à café
Assiette
1 assiette
bidon-eau
1 bidon d'eau vide

il doit faire plus de 2 litres

Entonnoir
1 entonnoir
pissette
1 pissette
Molette
1 molette
Étape 1

Posez le récipient tête en bas sur la plaque de polystyrène et dessinez le contour avec un crayon.

Étape 2

Redessinez un cercle à l’intérieur du cercle initial en réduisant le diamètre d’environ 0,5 cm.

Étape 3

Découpez le cercle le plus petit à l’aide d’un cutter.

Étape 4

Vérifiez que le cercle puisse s’insérer dans la partie haute du récipient sans qu’il n’y ait beaucoup d’espace entre les bords.

Étape 5

Si le couvercle ne s’insère pas dans la partie haute du récipient réduisez encore un peu plus sa taille à l’aide du cutter.

Étape 6

Votre couvercle flottant est prêt.

Étape 1

Dans le récipient, versez 2 L d’eau tiède (environ 45°C) et ajoutez 200 g de poudre de feuilles d’indigo.

Étape 2

Ajoutez trois gouttes de fiel de bœuf (un agent mouillant) afin d’aider les feuilles d’indigo à absorber l’eau.

Le fiel de bœuf n’est pas obligatoire, mais cela facilite grandement le travail.

Remuez à l’aide du fouet jusqu’à ce que toutes les feuilles soient mouillées.

Étape 3

Posez le “couvercle flottant” sur la préparation.

À ce stade, il est important de limiter le contact de l’air avec la préparation.

Étape 4

Laissez infuser une heure minimum.

Étape 5

Versez dans l’autre récipient en filtrant à travers un filtre en tissu pour séparer le liquide des feuilles.

Vous obtenez un liquide légèrement jaune/vert.

Étape 6

Ajoutez environ 60 g de blanc de Meudon ou de cristaux de soude.

Étape 7

Mixez à l’aide du mixeur ou d’un fouet environ 3 minutes.

L’objectif de cette étape est d’intégrer de l’air au liquide.

Le liquide bleuit.

Étape 8

Laissez reposer 5 minutes.

Étape 9

Dans l’embouchure bidon d’eau vide, posez l’entonnoir avec un filtre à café à l’intérieur et versez-y lentement la préparation antérieure.

Il faut parfois attendre que le liquide coule du filtre à café.

Étape 10

Ajoutez 1 grosse cuillère à soupe d’acide citrique et de l’eau très chaude dans la pissette.

Remuez.

Nettoyez les parois du filtre à café avec le jet de la pissette.

Il faut bien insister!

Étape 11

Ouvrez le filtre en papier, en déchirant délicatement la partie il est encollé et en prenant soin de laisser la pâte sur le filtre.

Étape 12

Aidez-vous de la spatule pour faire glisser toute la pâte obtenue sur l’assiette.

Étalez au maximum sur l’assiette.

Étape 13

Laissez sécher le temps nécessaire jusqu’à ce que toute l’eau se soit évaporée.

Cette étape peut être accélérée en passant la pâte au micro-onde.

Pour ne pas brûler le pigment, il faut y aller graduellement. Mettez la puissance du micro-onde au maximum et faites-le fonctionner 2 minutes.

Vérifiez que le pigment ne brûle pas et relancez le micro-onde. Ainsi de suite jusqu’à ce que l’eau se soit entièrement évaporée.

Étape 14

Les pigments sont prêts. Il ne vous reste plus qu’à les broyer finement à l’aide d’une molette sur une plaque de verre (ou de marbre) et à les conserver pour fabriquer vos peintures, pastels, craies ou autres ultérieurement.

À NOTER :

 

Grâce à cette recette, vous obtiendrez des pigments d’indigo, qui sont bleus sombres tirant légèrement sur le violet. Si vous cherchez à obtenir un bleu plus proche du bleu primaire, vous pouvez mélanger vos pigments à de l’argile palygorskite. C’est le fameux bleu Maya.

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